Rencontre internationale sur l’agriculture et la préservation de l’environnement : Pro-Environnement pour la promotion de l’agriculture biologique au Bénin

Permettre aux mouvements actifs de l’Afrique de Ouest de discuter sur les enjeux de l’agriculture écologique et biologique. C’est dans cette dynamique que se tient au Bénin, à l’hôtel du Lac à Cotonou la 3ème conférence Ouest africain sur l’agriculture écologique et biologique. Une quinzaine de pays de l’Afrique de l’Ouest et d’Europe participent aux travaux de cette conférence du 27 au 29 août 2014. A cet événement qu’organise la plateforme de l’agriculture écologique et biologique du Bénin est associé Pro-Environnement qui réunit près de 400 organisations non gouvernementales. C’est l’occasion pour ce réseau des réseaux d’Ong au Bénin de toucher plus d’acteurs pour la promotion de l’agriculture écologique et biologique au Bénin. Ayant pour thème  » institutionnalisation de l’agriculture écologique et biologique en Afrique d’Ouest « , cette conférence un objectifs qui n’est pas des moindres. Il s’agit de contribuer à la définition des mécanismes d’intégration des principes de l’agriculture écologique et biologique dans les politiques et stratégies de développement agricole des pays africains, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest. Il faut préciser que l’agriculture biologique allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun et promet des relations justes et une bonne qualité de vie pour tous ceux qui sont impliqués. Pro-Environnement étant déjà dans cette logique au Bénin veut renforcer davantage ses actions pour que soit privilégiée l’agriculture biologique qui exclut l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (Ogm), et des intrants chimiques de synthèse. Parlant des intrants chimiques de synthèse, il s’agit des pesticides, les herbicides et les engrais minéraux.
Par Patrice SOGLO

Biologique plus

Des participants à la conférence se prononcent sur l’agriculture écologique et biologique

Pierre Bédiyé, de Pro-environnement du Bénin, l’un des organisateurs de la conférence
Cette conférence est très importante dans la mesure nous espérons que l’une de ses résolutions est d’aboutir à l’institutionnalisation de l’agro écologie dans la sous-région. Tout le monde est convaincu aujourd’hui que l’agriculture de demain, l’agriculture qui protège l’environnement et l’agriculteur c’est celle qui est faite avec le matériel que nous avons dans notre environnement, avec des fertilisants organiques, des semences organiques. C’est cela l’agriculture de demain. C’est pour cela que toutes les personnes qui sont dans le domaine et qui recherchent la promotion de cette agriculture, se sont retrouvées au Bénin pour institutionnaliser le processus pour qu’il soit complètement inscrit dans les habitudes et dans les institutions.
Pro-Environnement qui regroupe les réseaux d’Ong au Bénin a prioritairement choisi de promouvoir ce type d’agriculture. C’est pour cette raison que nous sommes associés à l’évènement. Nous avons invité des agriculteurs qui ont des choses à montrer pour que l’on voit de quoi on parle.
Pro-Environnement c’est à peu près 400 organisations non gouvernementales. C’est de faire en sorte que toutes ses Ong soient touchées dans la pratique de l’agriculture écologique.

 

Simplice Davo Vodouhè, Président de la plateforme qui promeut l’agriculture écologique et biologique au Bénin
La plateforme est née pour coordonner les activités initiées par divers acteurs impliqués dans le secteur agro écologique. Cette plateforme facilite aussi les échanges entre les différents acteurs. C’est dans ce cadre là que la présente conférence est organisée et réunit une quinzaine de pays africains.
En organisant cette troisième conférence, notre objectif est de permettre aux différentes structures de mieux connaitre ce qu’est l’agro écologie et l’agriculture biologique. D’échanger autour et de pouvoir les impliquer dans les différentes activités qu’elles mènent. Ce qui veut dire que dans la politique nationale, qu’on puisse intégrer l’agriculture biologique et écologique et mieux tenir compte de l’environnement dans ce que nous faisons jusqu’à présent.
Sur le terrain, il y a différentes initiatives qui permettent de faire la promotion de l’agriculture écologique et biologique. Nous avons l’exemple l’Organisation béninoise pour la promotion de l’agriculture biologique (Obepab) qui mène des activités à Djidja, à Gazoué, à Kandi à Gogounou à Sinendé pour faire le développement de l’agriculture du coton biologique. Il y a aussi Jinukou qui mène des activités dans ce sens.

 

Sidy Ba, chargé du programme à l’Ong Enda Promat (Protection naturelle Sénégal), parle de l’expérience du Sénégal sur l’agriculture écologique
Le Sénégal est venu à cette conférence pour partager avec les pays de l’Afrique de l’Ouest et le monde, les bienfaits de l’agro écologie. On sait qu’à travers cette rencontre, les institutions de nos différents pays vont changer de fusil d’épaule comme l’ont signalé les représentants des Ministres qui se sont relayés à au podium à l’ouverture de l’atelier. L’agriculture conventionnelle a montré ses limites. Utilisation abusive des pesticides ont détruit notre terre et l’écosystème. Cet atelier va permettre aux dirigeants de prendre en compte la dimension agro écologie avec l’utilisation de moins de pesticides et moins d’engrais pour préserver ce que nous avons de plus cher sur nos sols pour les génération futures. Si nous voulons préserver ce que nous avons pour les générations à venir, il faut savoir les gérer, il faut savoir les préserver. Au Sénégal, des recherches se font pour préserver ce qu’on n’a de plus cher avec comme slogan  » produire sans détruire ». Aujourd’hui les pays du Nord avec l’utilisation abusive des engrais, des pesticides, leurs terres sont détruites. Et ils sont obligés de se rabattre sur l’Afrique. Il est important de repartir en arrière pour revisiter ce que nous faisions afin de consolider les acquis. L’ong avec qui je travaille au Sénégal fait la promotion de l’agro écologie depuis 1982. Les chercheurs avec qui nous avons discuté nous ont dit que les limites qu’il y a eu sur l’utilisation des engrais et pesticides sont en train d’orienter les recherches dans la promotion de l’agro écologie.

 

Savadogo Mathieu, de Burkina Faso parle de son pays et exprime ses attentes
C’est vers les années 80 que l’agriculture écologique a fait son entrée au Burkina Faso notamment par les organisations de la société civile. Ce sont des Ong, des associations etc. depuis ce temps, le mouvement évolue et on n’est passé de l’agriculture écologique à l’agriculture biologique avec des systèmes de certification pour le marché extérieur. Actuellement nous sommes en train de nous organiser pour instaurer la norme burkinabais de l’agriculture biologique. Ce qui va aider à développer le marché local pour la mise a disposition des produits sains pour la population.
Je me réjouis de la tenue de cette troisième conférence. Au niveau des participants, tout le monde est d’accord pour aller de l’avant parlant de l’agriculture écologique, de l’agriculture biologique. Cela réjouit nous qui sommes dedans depuis des années. Notre souhait est que nous sortons de cette troisième conférence avec des recommandations, des suggestions pertinentes qui vont permettre à ce secteur d’évoluer et d’occuper la place qui lui revient dans le développement agricole.

 

Mathieu Winato, Coordonnateur national du programme de microfinancement du fonds pour l’environnement mondial au Bénin
Nous finançons beaucoup d’organisations non gouvernementales et des organisations communautaires à la base dans le domaine de l’agriculture biologique. La devise du programme c’est « agir localement et impacter globalement ». Et par rapport à cette devise, il est important pour nous d’accompagner toute initiative qui permet aux ressources naturelles de se renouveler et de ne pas être dégradées. Quand nous prenons par exemple la ressource sol qui peut être utilisé pour longtemps, il faut qu’on mène des pratiques qui évitent de la dégrader. Il est très important de s’investir dans la préservation de cette ressource. Dans ce cadre, nous accompagnons beaucoup d’Ong qui font de coton biologique et d’autres qui font de maraichage biologique.
Cet atelier pour nous est important dans la mesure où nous manquons jusqu’à présent le cadre qui va nous permettre d’institutionnaliser cette pratique agricole au Bénin.

Propos recueillis par Patrice SOGLO

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