Conférence virtuelle africaine : le Mesha comble le fossé entre scientifiques et journalistes

Les Médias pour les sciences de l’environnement, la santé et l’agriculture (Mesha) tient sa 4ème conférence africaine des journalistes scientifiques au Kenya du 17 au 20 novembre 2020. Pendant quatre jours, plusieurs centaines de journalistes scientifiques côtoient en ligne les chercheurs sur différents thématiques.

« Le Mesha a constaté qu’il existait un énorme fossé entre les scientifiques et les journalistes et nous nous efforçons de combler ce fossé ». Ces propos du vice-président de Mesha à l’ouverture de la 4ème conférence africaine des journalistes scientifiques en dit long sur l’objet de la rencontre qui s’est ouverte au Kenya le mardi 17 novembre 2020. Car, entre les journalistes et les scientifiques, un grand fossé existait par le passé. Les journalistes scientifiques ont créé le lien communicationnel avec les chercheurs afin d’informer le public sur les résultats de recherches. En témoigne cette 4ème conférence. Le Covid-19 faisant toujours ravages, cette rencontre se tient sur zoom et réunit plus de 250 participants. « Nous sommes tous conscients que la pandémie Covid-19 a changé notre façon de faire les choses, c’est une nouvelle norme maintenant, une nouvelle norme pour nous en tant que Mesha d’accueillir virtuellement cette conférence », a confié le vice-président de ce creuset de journalistes. Il estime que dans une société démocratique où la science doit être responsable devant le public, il est nécessaire de trouver des moyens nouveaux et innovants de communication de masse efficace sur les avantages de la science et d’autres domaines qui préoccupent le grand public. Pour lui, « cette conférence virtuelle démontrera qu’il est possible d’utiliser des innovations telles que le zoom, le Facebook, pour partager avec le monde ce qui se passe en Afrique ». Il ajoute que les médias sociaux ne sont plus seulement un espace de divertissement, mais un lieu où des questions scientifiques sérieuses peuvent être abordées et avoir un impact positif réel.  

Procédant à l’ouverture des travaux, Dr Catherine Ngugi, Chef de la division Nascop, Ministère de la santé du Kenya a dit que « la pandémie Covid-19 a modifié la dynamique mondiale, tant dans le secteur de la santé que dans les économies. Le flux d’informations s’est déplacé des autres maladies mortelles vers presque uniquement Covid-19 ». Le Vih a-t-il poursuivi, est encore une autre pandémie qu’il ne faut pas ignorer. Il demande aux médias de trouver un équilibre pour rendre compte des aspects du Covid-19 dans leurs productions. Au Dr. Kathryn Toure, Directrice régionale Crdi pour l’Afrique Orientale et Australe, d’ajouter que les inégalités systémiques, mises en évidence par la Covid-19 ne peuvent être corrigées que si nous posons des questions qui s’attaquent aux causes profondes de la discrimination.  

Le Dr Catherine Ngugi espère que la conférence permettra de trouver des moyens d’améliorer les conversations pour mieux lutter contre l’épidémie de Vih chez les enfants, les adolescents et les jeunes. Il a saisi l’occasion pour signaler que le gouvernement kenyan va lancer le 1er décembre 2020, des distributeurs automatiques d’appareils électriques de dépistage du Vih. « Vous voyez comment vous pouvez acheter un chocolat dans un distributeur automatique ? C’est ainsi que cela fonctionne. Le programme national de lutte contre le sida et les Ist (Nascop) a travaillé en étroite collaboration avec les différentes organisations pour introduire l’autotest comme moyen d’augmenter le nombre de tests de dépistage du Vih dans le secteur privé et plus particulièrement sur le lieu de travail », a-t-il expliqué.

Par Patrice SOGLO

Laisser un commentaire